Registre A110

par Yves-Hervé Dujardin

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Sur les traces de son père Émile, Jean Rédélé s’intéresse dès son plus jeune âge à l’automobile. Tout naturellement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, diplôme de HEC en poche, il devient, à 23 ans, le plus jeune agent Renault en héritant des ruines de la concession familiale située à Dieppe. Il se lance dès 1950 dans la compétition à bord de sa 4CV Renault 1063, associant à ses succès la mécanique Renault à laquelle il restera fidèle toute sa vie, tant aux mille Miles qu’aux Rallye de Monte-Carlo et autre Coupe des Alpes, Liège-Rome-Liège, etc.

Après quelques tentatives infructueuses, il devient en juillet 1955 un constructeur d’automobile de sport et lance son 1er modèle : une "4CV Alpine". S’appuyant sur un concept simple : utiliser le maximum d’éléments Renault issus de la grande série pour abaisser le coût de production et y associer une carrosserie la plus légère possible afin d’augmenter la performance de l’engin ainsi créé. Jusqu’alors l’allègement consistait à utiliser l’aluminium. L’inconvénient de cette technique réside essentiellement dans sa mise en œuvre qui nécessite de nombreuses heures de travail d’un personnel très qualifié, augmentant considérablement le prix de revient de l’ensemble. Mais grâce à l’avènement récent du "Plastic", il est désormais possible de réaliser à moindres frais des coques très légères en polyester. S’appuyant sur le savoir-faire dans ce domaine de la Carrosserie Chappe & Gessalin à qui est confiée la construction des voitures et avec le soutien financier de son beau-père Charles Escoffier, le voilà qui commercialise avec succès jusqu’en 1960 ce petit Coach dénommé plus communément A106. Durant cette période il gagne en autonomie et en expérience.

En lançant sur les routes du Tour de France Automobile 1960 deux étranges Berlinettes, il n’imagine pas que cinquante ans plus tard un véritable mythe va entourer cette création. En effet contrairement aux idées reçues la Berlinette n’est pas née A110 en 1962, mais bien A108 en 1960. Tandis que Jean Rédélé se lance outre-Atlantique dans l’exportation de ce concept, moins de 50 voitures sortiront des ateliers dieppois. Avec l’arrivée en 1962 du moteur R8 de 956 cm3, la Berlinette devient A110 et démarre l’année suivante une longue carrière de course évoluant au fur et à mesure de l’apparition des nouvelles motorisations de chez Renault.

D’une conception ultra simple, elle se définit globalement (à l’exception de la 1600 SX)  par un châssis à poutre centrale ronde sur lequel sont fixés un train avant et une traverse arrière de Renault 8 (à l’exception des 1600 SC et SX). Toujours équipée d’une boîte de vitesses Renault à quatre ou cinq rapports, elle débute avec le modeste moteur de 956 cm3 de cylindrée de 50 CV de la Renault 8. Anticipant l’arrivée de la Renault 8 Gordini tant en 1100 que 1300, elle devient une redoutable arme dans la catégorie GT.

Les amateurs fortunés alléchés par la possibilité d’obtenir, moyennant supplément, toutes les "améliorations usine" jetteront leur dévolu sur cette élégante voiture de course. En effet, Jean Rédélé met un point d’honneur à fournir à ses clients une voiture capable de gagner, tant sur route que sur piste, même au détriment de ses propres pilotes. Il considère que les victoires en courses et la satisfaction de ses utilisateurs sont le socle de la promotion de ses produits. En seconde main, les amateurs éclairés y verront la possibilité de briller à son volant grâce à une maintenance peu coûteuse due à sa conception.

C’est sans doute grâce à son préparateur attitré Marc Mignotet, fidèle à Jean Rédélé depuis le lancement de l’aventure en 1955, que la Berlinette a pu acquérir toutes ses lettres de noblesse et engranger tant de victoires en courses. Privilégiant le couple à la puissance pure, il avait compris bien avant d’autres, que sur route le pilote avait plus besoin de souplesse que de brutalité dans la relance en sortie de virage. Il fera de vrais miracles faisant par touches successives évoluer le moteur Renault 8 de 956 cm3 en une redoutable arme de guerre de presque 1600 cm3 en 1971.

Avec l’arrivée en 1967 du moteur Renault 16 de 1470 cm3 dans la Berlinette 1500 l’évolution sera plus lente et plus ardue. Après les éclatantes victoires de 1971, qu’on associe trop facilement au moteur de la Renault 16, il faudra attendre 1972 et les versions 1800 cm3 pour voir la Berlinette franchir un nouveau palier. Une année bien difficile, parsemée de ruptures des boîtes de vitesses dues au surcroit de puissance du moteur. Après une période indispensable de mise au point, dotée d’une nouvelle boîte, la Berlinette va renouer avec le succès en 1973. Désormais revêtue d’une somptueuse livrée Bleu-Blanc-Rouge, elle va survoler le 1er Championnat du Monde des Rallies pour l’emporter avec une étonnante facilité.

Le mythe est en marche alors que Renault, après avoir scellé les premiers accords de partenariat avec Alpine en 1967 et les avoir renforcés en 1971, en prend majoritairement le contrôle. Mais en 1974, un changement de cap s’opère. Désormais, il faut promouvoir l’A310 en course tandis que la Berlinette 1600 en reçoit le train arrière triangulé. Surfant sur ses succès passés et ceux présents aux mains de pilotes privés, elle poursuivra sa carrière commerciale jusqu’en 1977. Pas moins de 7176 Berlinettes auront été au total produites.

Trois types de carrosserie ont été montés sur les A110. Tout d’abord les "petites ailes" lisses à roues en tôles en 15 pouces et petits phares à plexiglas encastrés sur le haut proposé de 1962 à 1969. Puis les "ailes normales" avec différents rebords et roues Alpine en 13 pouces au catalogue de 1967 à 1977. Et enfin les ailes élargies avec en premier lieu les "ailes plates" utilisées de 1972 à 1973 et enfin les monstrueuses "ailes bulles" apparues en 1974.


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Ici, commence le Registre A110 où, au samedi 20 avril 2024, 6640 exemplaires sont recensés.

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